Plus des deux tiers du vocabulaire anglais est d'origine française !
Alors que les emprunts de notre langue à l'anglais sont de l'ordre de 4% ? Stop ! Cela ne va pas. Stop ! Tout ceci contredit, frontalement, tout ce que nous croyions savoir sur le sujet. Ah bon ! le «franglais » n’existe pas du tout, non plus ?
"L'Anglais ? Ce n'est jamais que du français mal prononcé." Georges Clémenceau
Honni soit qui mal y pense, 2001 : Pourquoi pouvons-nous donc dire qu'un étudiant anglais comprend plus facilement le vieux français que son homologue français... ?
Parce que plus des deux tiers (2/3) du vocabulaire anglais sont d'origine française alors que les emprunts de notre langue à l'anglais sont de l'ordre de 4%.
Oui, poursuit Henriette Walter, dans son Honni soit qui mal y pense, 2001 ... « Très souvent,
l'anglais est encore plus latin que le français, avec beaucoup de mots se terminant en -us, et en -um, par exemple. Nous avons francisé ces mots latins et nous avons enlevé ces terminaisons. Et on ne peut pas toujours reconnaître ce qui, en Anglais, vient directement du latin et ce qui était venu dans la langue anglaise à partir du français.
C'est d'abord l'anglais qui était très attiré par la langue française. Beaucoup de mots de la langue française et des formes, mais aussi des prononciations et l'orthographe sont passés du français à l'anglais à partir du milieu du 11è siècle, et ce mouvement ne s'est pas arrêté jusqu'à nos jours.
Dans l'autre sens, le français n'a été attiré par l'anglais, du point de vue "amoureux", qu'à partir de la révolution française. A la fin du 18è siècle, les français ont été très admiratif du système parlementaire anglais, et nous avons beaucoup emprunté, à ce moment là, au vocabulaire anglais.
Mais on ne s'en rend pas bien compte puisque les mots venus à ce moment-là d'Angleterre, nous sont en fait "revenus", après avoir traversé la manche au Moyen Age, avec des formes quelquefois différentes, et avec des sens un peu modifiés aussi. » Ce qui signifie, clairement, que beaucoup de prétendus anglicismes viennent donc au départ du...français !!! Et lui reviennent après qu’ils aient été des « frenchies » en langue anglaise...
« Il n'est donc pas juste de dire que l'anglais est une langue "anglo-saxonne": L'influence des
Vikings et l'énorme influence française sur le Sud de l'Angleterre qui avait peu à peu gagné en importance, font que l'anglais d'aujourd'hui n'a plus rien à voir avec le vieil anglais. »...
Normal : entre temps, il a beaucoup emprunté au français. A cause de l’invasion de l’Angleterre par Guillaume le conquérant en 1066. Normand il était, donc exportant le français. A cause que 12 rois d’Angleterre ont eu des épouses françaises. Etc...
Aller à Orléans, au centre Jeanne d'Arc, permet de savoir comment les deux camps
communiquaient. Et l’on découvre qu’à ce moment là, on ne parlait que le français à la Cour d'Angleterre. C'était normal à l'époque, de parler français en Angleterre. Selon un auteur du Moyen Age, "Si on ne parle pas français, on n'est rien". La guerre de cent ans ne sévissait pas, alors, dans les langues...les protagonistes parlaient tous français...
« Il y a Geoffrey Chaucer aussi , qui a recueilli les Contes de Canterbury. On comprend assez bien l'anglais de l'époque quand on lit ces contes, mieux peut-être que l'anglais actuel car il y avait encore plus de français dans cette langue qu'aujourd'hui. » Et Shakespeare ?
« Il y a donc plus de mots anglais d'origine française que l'inverse?
Henriette Walter : C'est incomparable. On relève dans le lexique britannique des centaines de mots empruntés au français et qui sont d'ailleurs de parfaits homographes, comme abolition, bosquet, boudoir, doyen, impertinent... etc ...aussi bacon que l'on prend, comme beaucoup d'autres mots, pour un anglicisme. C'est, au contraire, une forme que l'anglais a empruntée à l'ancien français bacon (viande de porc, flèche de lard salé), mot que le français avait d'ailleurs lui-même emprunté au germanique ancien!
Ces mots ont souvent gardé en anglais le sens qu'ils avaient en ancien français.
Et Henriette Walter de conclure, humoristiquement : "Merci messieurs les anglais, vous êtes très polis, vous nous rendez une toute petite partie de ce qu'on vous a prêté autrefois". Ce sont de vrais dons qu'on fait d'une langue à l'autre, alors que les linguistes parlent généralement d'emprunts. C'est une sorte d'euphémisme, une peur, c'est comme s'ils disaient : "Merci, mais attendez, peut-être qu'un jour je vous les rendrais..."
La rupture ?
Seulement en surface. L’anglais continue, même aujourd’hui, à emprunter au français.
Notamment dans la culture, les arts de vivre ou la mode... De Henriette Walter de nouveau ... : « Mais de même que le premier grand dictionnaire anglais est d'inspiration française, notre encyclopédie est d'inspiration anglaise. C'est le "Cyclopediae", du lexicographe anglais Chambers qu'un libraire français voulait faire traduire. Quand d'Alembert et Diderot ont commencé ce travail, ils ont finalement opté de le faire à leur manière originale et nouvelle et d'inclure à la fois les idées et les savoir-faire. »
Que se passe-t-il à partir de la Révolution française?
H.W. L'anglais continue à emprunter au français, mais la France connaît une première vague
d'anglomanie qui ne cessera de s'affirmer. Notez qu'il s'agit bien souvent de mots français qui
réapparaissent dans leur patrie sous de nouveaux habits. Ainsi du mot rail, par exemple, emprunté par les Anglais au Moyen Age à l'ancien français raille (barre). Certains semblent même relever du franglais. Comme computer ou toast, respectivement issus des verbes computer et qui signifiaient calculer et griller en ancien français. Il n’y a donc aucun anglicisme que du retour du...vieux français.
Ce qui fait, qu’aujourd’hui, il est arrivé ceci :
*** Dites « Plus des deux tiers (2/3) du vocabulaire anglais sont d'origine française alors que les emprunts du français à l'anglais sont seulement de 4%. » - il vous sera sèchement rétorqué... « Mais c’est une contre-vérité que de dire cela !!! Cela va contre le sens commun »...
Et vous voilà à argumenter « Non ceci ne va pas contre le sens commun, c’est juste un manque complet d’informations. Puisque si, depuis un certains nombres d’années, le français parait faire de nombreux « anglicismes » en copiant tous ses mots sur l’anglais - c’est faux !!!
Ces mots anglais venaient déjà du vieux-français, il n’y a donc pas d’emprunts avérés. Comment, concrètement, cette vérité a pu exister si loin de nous ? Pourquoi nous a-t-on toujours dit l’inverse ? Etc.
Pourquoi la majorité des gens croit que nous empruntons à l’anglais, et jamais l’inverse ?
L’explication vient que la langue qui veut dominer le monde, à travers le capitalisme anglo saxon, ne peut s’encombrer de cette vérité historique qui pourrait leur paraitre défavorable. Il faut que tout soit lisse et simpliste : cette vérité historique doit donc être rabotée jusqu’à disparaître.
Mais, nulle part, il n’a été possible d’apercevoir quoi que ce soit d’écrit ou parlé sur ce thème. Il semble impossible d’imputer cette désinformation à quelqu’un en particulier ni à un groupe précis. Par contre, côté français et surtout capitalisant de la Capitale – soit l’ignorance de l’Histoire réelle est immense. Soit, il parait comme une réelle tendance à vendre le pays, par petits bouts, aux anglo- saxons !!! Ces hypothèses très réalistes sont tout ce qu’il a été possible de trouver !!! .
N’en demeure pas moins que plus des deux tiers du vocabulaire anglais sont bien d'origine française et que les emprunts de notre langue à l'anglais sont, eux, de 4%.
http://french.about.com/od/vocabulary/a/frenchinenglish.htm
Ce qui vous fait dire qu'un étudiant anglais comprend plus facilement le vieux français que
son homologue français...
H.W. Absolument ! Comment dit-on étranger et chagrin en anglais? Foreign et grief, deux mots empruntés au vieux français forain et grief qui signifiaient alors... «étranger» et «chagrin»! On constate le même parcours pour rental (loyer), qui vient du vieil adjectif français rental (soumis à une redevance annuelle). Ou encore pour faint (faible, léger), dérivé du vieux français feint (mou, sans ardeur). »
..Encore –
« Ranch, interview, pressing, bar... sont des mots qui ont quitté notre pays avec des voyageurs, ou qui ont été transformés, mâchouillés, déformés par une prononciation à l’anglaise, contractés... Un exemple : nourrice a donné nurse en anglais, passant du vieux français norrice à norice, nurice... et enfin nurse. Et ces mots, nos propres mots (même s’il viennent du grec ou d’une vieille langue indo-européenne) nous les avons ensuite repris tels quels, en croyant qu’ils étaient du pur anglais ou de « l’américain » - et donc plus chics que les nôtres ! »
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